Merci !
Laissez passer l’émotion…
Se rappeler les jours tristes, le froid avec cinquante supporters fidèles éparpillés dans une tribune trop grande, les matchs sans enjeux, les déplacements où l’on retrouve les mêmes passionnés pour un club après des heures de route.
Cinquante ans depuis que j’ai franchi les portes d’un stade jaune et bleu où les Tigana, Dalger, Boubacar, Courbis, Alfano, Omnis, Berenguier et tant d’autres nous ont fait vibrer. C’était le temps du football total, fait d’engagements, de folies, tant sur la pelouse qu’en tribune. Le temps où les ouvriers venaient voir jouer des gars qui ne gagnaient pas beaucoup plus qu’eux, le temps où les fumigènes n’étaient pas sanctionnés, où les contrôles d’accès et les déplacements de supporters interdits n’existaient pas, un temps où la passion étaient entière.
Cinquante ans à vivre les montées et les descentes, à espérer, trembler, rager, exulter, bondir, crier, insulter…Cinquante ans à vivre de football.
Laissez passer l’émotion…
Et la revivre, à chaque instant, revoir le match, les buts, la joie des Toulonnais…Revoir les sourires sur les visages des amis d’un soir, de la famille qui s’est déplacée pour l’occasion, des joueurs dont on ne connait que le nom, d’un entraineur qui a tenu ses engagements et plus encore, d’un président souvent critiqué mais solide jusqu’au bout comme notre défense.
Revivre l’envahissement par trois fois du terrain à Grenoble dans le regard de mon fils, comblé, qui vit sa véritable première émotion de supporter.
Laissez passer l’émotion et dire simplement…Merci le Sporting Club de Toulon !
Seulement voilà, il n’y a plus de joies, plus d’émotions et dans le regard de mon fils devenu un homme, je ne lis que de la frustration. Pour cela surtout, je ne pardonnerai pas à ceux qui ont fait de mon Sporting, notre Sporting, un club moribond !