Teddy Bertin (Photo SC Toulon)
Le digne successeur de Franck Sauzée dans l’exercice des tirs longue distance dans les années 90, Teddy Bertin, s’est lancé dans une carrière d’entraîneur. Il s’est confié sur sa fin d’aventure au Sporting Club de Toulon (N2) au 100% football amateur sur RGB 99.2 FM.
Vous vous êtes délocalisé dans le Sud, la vie est-elle vraiment différente en bas ?
« Oui par rapport à ce que j’ai connu avant dans le Nord, le climat est différent aussi, le soleil est presque constamment présent (rire) ! »
La pression est-elle différente, plus forte ou pas, dans le Sud ?
« Oui à Toulon, la pression était plus forte que dans les clubs que j’ai pu connaître. La pression des résultats, Toulon a un passé important qui a connu la Ligue 1 il y a quelques années. C’est une bonne pression, les supporters sont présents. Lorsqu’il y a eu des résultats compliqués, il y a eu des sifflets mais ça fait partie du jeu. C’est un club qui mérite de remonter au moins en National. »
Teddy Bertin : « C’est leur décision, je l’ai acceptée »
Mais la pression au vu de votre parcours, vous connaissez ?
« Quand on s’engage dans un club comme Toulon, on sait que la pression sera présente. Ça ne me fait pas peur. J’ai su donner satisfaction par rapport aux résultats, avec un effectif de 20 joueurs mais pas suffisant pour monter. Le Puy Foot méritait peut-être plus de monter qu’Aubagne mais Aubagne a été plus régulier sur la saison. Nous, on a été des troubles-fêtes. On a connu une période difficile et on a dégringolé au classement. On aurait pu finir dans les quatre premiers mais ça s’est joué à peu. C’est une saison plus que correcte quand même. L’année dernière, quand je suis arrivé à 7 matches de la fin, on s’est sauvé à l’arrache. Cette année, on a produit du jeu. J’avais un groupe sain, qui était sérieux, discipliné. »
Vous avez vu récemment votre président, vous n’avez pas été reconduit. Pourquoi ?
« La direction a décidé de ne pas continuer avec moi. C’est leur décision, je l’ai acceptée. C’est la loi des coachs. »
Vous attendiez-vous à cette décision ?
« Non je ne m’y attendais pas du tout. Je m’attendais à être renouvelé. Le président a décidé de ne pas me renouveler. C’est dommage parce que j’avais des idées pour repartir sur la saison prochaine, avec pas mal de choses à mettre en place. C’est un choix, il faut l’accepter. En tout cas avec mon président et le directeur sportif qui était Marcel Dib, je tenais à les remercier. Ils sont venus me chercher pour sauver le club. Ça a été fait avec la manière. »
Teddy Bertin : « Je suis ouvert à toute proposition ! »
Peut-être que vous étiez trop gourmand aux yeux de la Direction ?
« Non du tout. Quand je suis arrivé, je ne prenais que mon chômage et les défraiements pour les déplacements. Quand j’ai resigné, je n’avais pas du tout les sommes que les gens peuvent penser. Toulon jouit d’une réputation de club qui paie bien ses joueurs et coaches. Ça n’a pas été mon cas, j’étais payé par rapport à ma valeur. Ce que l’on m’a proposé, je l’ai accepté. Ce qui m’importait le plus, c’était le sportif. Le président a des projets pour monter l’année prochaine, il a décidé de changer de coach. C’est dommage mais c’est une bonne expérience. Un club comme Toulon, ça vous transmet pas mal de choses. »
Si vous deviez comparer le joueur du Nord et celui du Sud, quelle serait la principale différence selon vous ?
« Dans le championnat du Sud, il y a beaucoup plus d’impact, d’intensité. Il y a des équipes qui jouent au ballon. C’est assez relevé dans le défi physique. Dans le championnat du Nord, c’est plus technique. Pour moi, le championnat le plus relevé est le championnat du Sud-Ouest, où ça joue au ballon avec quelques réserves de clubs professionnels. »
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Aujourd’hui avez-vous des perspectives ?
« Je suis ouvert à toute proposition, je ne suis pas quelqu’un de fermé. Je vis dans le Sud mais j’ai des ambitions, je suis à l’écoute, peu importe où ça se situe. Le niveau de National 2 avec Saint-Quentin et le SC Toulon, c’est un championnat que je connais. Maintenant si un club de National 3 me propose un projet sportif ambitieux pour monter, je serai ouvert à la discussion. »
Votre philosophie à Saint-Quentin a-t-elle changé avec le SC Toulon ?
« Oui, parce qu’à la différence avec Saint-Quentin, à Toulon je n’avais que des joueurs fédéraux. Je m’entraînais le matin, je m’entraînais l’après-midi. A Saint-Quentin, on ne s’entraînait que le soir. »
Teddy Bertin : « Je ne vais pas faire le »lèche-cul » »
Au vu de votre parcours de joueur professionnel, comment Teddy Bertin se retrouve en National 2 ?
« Peut-être que je ne me vends pas assez. Mon côté réservé, timide joue en ma défaveur. Je ne vais pas faire le »lèche-cul » auprès des présidents ! »
Vous n’êtes pas assez sexy pour certains présidents ?
« C’est un grand mot, peut-être, je ne sais pas. Je suis parti de Saint-Quentin, ça faisait un an et demi que je n’avais pas coaché. Et Marcel Dib est venu me chercher. Mon président a accepté le défi et je le remercie encore pour ça. »
Vous avez coaché les jeunes U17, U19 Nationaux d’Amiens, l’ACBB en National 3. Le discours sur l’exigence, sur la performance était-il facile à faire passer aux amateurs, aux jeunes ?
« Je suis quelqu’un de très proche de mes joueurs, dans le relationnel, dans la communication. C’est très important. C’est obligé d’avoir cette proximité mais je sais faire aussi la part des choses. Je sais rigoler en dehors des séances et être rigoureux en séances. J’ai toujours eu de bonnes relations avec mes joueurs. Le relationnel, c’est la base de tout ! »
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Farid Rouas