Pour ceux qui n'ont pas pu lire l'article du 8 février 2022,
Le Progrès de Lyon, consacré à Claude JOYE :
Originaire de Lyon et très attaché à l’OL, Claude Joye est l’actionnaire majoritaire du Sporting Club de Toulon, qui rend visite à Lyon-La Duchère ce vendredi en N2. Avec l’aide notamment de Jean Tigana, le dirigeant est à la manœuvre pour réinstaller le club varois dans l’élite.
La rencontre de vendredi aura pour vous un goût particulier…
Pour moi, qui suis Lyonnais et Toulonnais, les matches contre les clubs du Rhône ne sont pas comme les autres.
Comment vous êtes-vous retrouvé aux manettes du SC Toulon en 2011 ?
Je suis supporter de l’Olympique Lyonnais et mon deuxième club de cœur a toujours été le Sporting Club de Toulon. J’ai toujours habité entre Lyon et Toulon. J’étais président de Feurs et, un jour, Kader Ferhaoui (ex-joueur de Saint-Etienne) m’a proposé de reprendre le club de la Pointe à Sète. Je lui ai dit que je n’étais pas intéressé. Le club de Toulon était le seul qui pouvait me faire bouger et il est revenu six mois après pour m’expliquer que ce club avait de gros problèmes financiers. C’est comme ça que je me suis lancé dans l’aventure.
Vous êtes actionnaire majoritaire du Sporting. Pourquoi ne pas en être le président ?
Il y a un problème de présence de tous les jours, parce que j’habite la moitié du temps à Lyon et l’autre moitié à Toulon. J’assiste à tous les matches et j’ai pratiquement tous les jours au téléphone les présidents, dont celui de l’association, le DAF et le manager général qui est Jean Tigana depuis le début de saison.
Qu’est ce qui a poussé Jean Tigana à vous rejoindre ?
En fait, c’est une belle histoire. Il a été gravement touché par le Covid. Après avoir été hospitalisé pendant trois semaines, il m’a appelé en me disant qu’il avait fait un retour sur sa vie : ‘‘ Je dois beaucoup au Sporting Club de Toulon (en début de carrière), donc je veux venir pour t’aider à le remettre au niveau professionnel’’. Il m’a dit ‘‘ je viens ‘‘ tout ça gracieusement ‘’ accompagné de Richard Bettoni (recruteur) et de Christian Damiano (coordinateur sportif) ‘’. Au début, ils ont commis quelques erreurs d’adaptation, parce qu’ils venaient d’un niveau tellement supérieur. Puis, ils ont corrigé le tir en septembre. C’est ce qui explique notre classement actuel (12e sur 16).
Quelles sont vos ambitions pour Toulon ?
Le projet est de remettre le club au minimum en Ligue 2. Il faut savoir que le Sporting Club de Toulon, c’est douze ans de Ligue 1 et trente-deux ans de Ligue 2 dans son histoire depuis 1945. Le but c’est de le remettre au niveau professionnel, mais de manière durable et d’éviter ce qu’il s’est passé au cours des trente dernières années. Il y a eu trois catastrophes financières qui ont fait que le club est reparti au niveau régional. D’où l’importance pour nous de la formation. On est devenu le premier club de PACA en nombre de licenciés, deuxième club formateur derrière l’OM et devant Nice et Monaco… On fait des investissements réguliers depuis dix ans. Le club est solide financièrement. Maintenant, il faut qu’on monte sportivement, mais pas à n’importe quel prix et en intégrant un maximum de Varois…
Qu’en est-il du partenariat avec l’OL ?
On est le seul club dans le Sud à être en partenariat avec l’Olympique Lyonnais. On a signé cet accord parce que Jean Tigana est resté très attaché à lui et moi également. Surtout, c’est le premier centre de formation en qualité au niveau des hommes et les femmes. Notre projet est important aussi chez les féminines. Le rapprochement s’est fait aussi naturellement parce que Vincent Ponsot (directeur du football) est Toulonnais…
Comment vivez-vous cette saison qui n’est pas à la hauteur de vos espérances ?
C’est une année de transition. Le staff s’est trompé sur le coach (Ludovic Batelli), un entraîneur atypique, certainement le plus diplômé de France, mais qui n’était pas adapté à ce niveau. Il avait les pleins pouvoirs sur le recrutement, mais il a fallu changer six des huit recrues. Le but est maintenant de finir fort et de gagner en confiance, pour n’avoir plus que des retouches à faire pour la saison prochaine. La direction sportive est sérieuse, elle bosse. Je suis confiant ».
Le football comme « deuxième religion »
Claude Joye, patron éponyme d’un groupe lyonnais spécialisé dans l’expertise comptable, a hérité de la passion familiale pour le ballon rond : « C’est une deuxième religion chez nous », soulève-t-il. Son père était le président du comité d’animation de l’OL, du temps de Charles Mighirian et de l’arrivée de Jean-Michel Aulas.
Plus jeune, ses idoles étaient Serge Chiesa et Fleury Di Nallo. Du Club des Cent (OL) à la présidence de l’US Feurs, il n’y a qu’un pas que Claude Joye a franchi, simplement parce que son fils évoluait dans ce club de la Loire. Présent à tous les matches du Sporting dont il est propriétaire depuis onze ans, il ne ratera « pour rien au monde » celui de vendredi à Balmont.